Essai Yamaha TMax 2025 : notre avis au guidon de la nouvelle génération

La star des maxi-scooters, accessible au permis A2, modifie son look et évolue technologiquement. Essai de la neuvième génération de Yamaha TMax, lancée au printemps 2025.
La star des maxi-scooters, accessible au permis A2, modifie son look et évolue technologiquement. Essai de la neuvième génération de Yamaha TMax, lancée au printemps 2025.
Que l'on en soit fan ou qu'on le déteste, il faut bien lui reconnaître ça : le TMax, connu de tous, est devenu une icône de l'univers du deux-roues, un emblème du monde des scooters. Même clivant, ce modèle fut le premier du genre à prétendre à un comportement sportif, dès 2001, et à s'offrir les services d'un gros moteur.
A l'approche de ses 25 ans, le japonais s'est écoulé à plus de 400 000 unités dans le monde, dont 85 % en Europe. La France représente d'ailleurs son deuxième plus gros marché, derrière l'Italie. Et voilà, pour le printemps 2025, la neuvième génération de TMax ! Neuvième ? Oui. Enfin… selon Yamaha. Cependant, entre deux générations, les évolutions sont parfois mineures…
Ainsi, le dernier cru du maxi-scooter adopte une face avant remodelée et de nouveaux optiques, l’ensemble soignant un look identifiable au premier coup d'œil. Juste derrière, l'écran TFT 7 pouces, repris de son prédécesseur, se montre toujours aussi complet et facile à utiliser, avec des commandes intuitives.
Le système intègre de nouvelles présentations et concentre toujours toutes les informations utiles à la conduite, en conservant évidemment sa connectivité (musique, téléphone, SMS…) et la possibilité, via l’application MyRide, de localiser le véhicule, d’afficher un GPS Garmin avec une vraie carte, de consulter sa consommation et ses parcours. Jusqu'ici, pas de quoi revendre son TMax “8ème génération” pour s'offrir le nouveau.
Yamaha a aussi offert à son joyau une centrale inertielle, dont les informations servent notamment au système ABS, en régulant la pression hydraulique, pour un fonctionnement optimisé lors des freinages intenses sur l’angle, dans les virages. Mais… difficile de juger de l’apport d'un tel dispositif, surtout que la précédente mouture se comportait déjà très bien dans ce type de situation.
Le freinage d'urgence s'accompagne désormais de l'allumage des feux de détresse, la sonorité mécanique a été optimisée (mais le changement semble à peine perceptible) et, toujours pas révolutionnaire, l’épaisseur du grip des poignées chauffantes et leur puissance ont été améliorées.
Plus intéressant : un nouveau paramétrage du variateur est mis en avant, pour faciliter l’évolution en milieu urbain. Et, là, la différence se fait sentir ; alors que, jusqu'ici, il avait parfois du mal à maintenir une basse vitesse stabilisée sans à-coups, le TMax “9” gagne en fluidité, quel soit le mode de conduite sélectionné (S ou T).
Et il bénéficie aussi, pour 2025, d'un indicateur de pression des pneus dont disposait notamment le Kymco AK550, l'un de ses sérieux concurrents. Et côté évolutions, c'est tout ? Oui. En comptant comme Yamaha, et avec un discours semblable consistant à confondre “évolutions” et “nouvelle génération”, Volkswagen pourrait prétendre en être à la 20ème mouture de la Golf !
Il ne faut pas bouder son plaisir pour autant : même si les changements demeurent timides, le plus fou des scooters Yamaha reste un engin à part. Valorisant, fort d'une présentation à la fois luxueuse et sportive, à l'image du guidon ajouré en aluminium forgé, l'engin (fabriqué au Japon) se démarre, clé dans la poche, de deux pressions : une sur le bloc central, pour allumer la partie système, puis une au pouce droit, pour réveiller la mécanique.
Le bicylindre émet une jolie tonalité, rauque mais discrète (tant qu'il a l’échappement d'origine…). Suffit alors de desserrer le frein de parking, à gauche du guidon, de relever la béquille et, selon le sens de stationnement, à puiser dans vos ressources pour reculer. A ce tarif, une marche arrière serait la bienvenue… Enfin, vient le moment de tourner la poignée droite.
Si c'est fait avec douceur, le moteur de 562 cm3 ne délivre qu’une petite partie de ses presque 50 ch ; l'équilibre se trouve instantanément, la remarquable maniabilité vous saute alors au visage et l'on effectue les demi-tours avec une facilité que même des scooters 125 pourraient jalouser. Mais si l'on essore la poignée dès le début, mieux vaut avoir de la place devant soi.
L'engin ne se montre jamais brutal, mais il part fort, tout de suite, suffisamment pour laisser derrière soi tout ce qui roule. Tout ? Presque. Mais le rival nippon Honda X-ADV fait encore mieux, tandis qu'un BMW CE-04, 100 % électrique, peut vous laisser sur place à tout moment ! Il n'empêche que le Yam’ oscille entre facilité d'usage et efficacité, se faufilant partout, malgré des rétroviseurs (toujours compliqués à rabattre depuis la selle) à hauteur de ceux des SUV.
En ville, son couple de 55 Nm et son variateur bien géré génèrent des reprises permettant de s'extraire en un éclair. Sans avoir à passer les vitesses. Et possiblement recouvert d'un tablier (199 € en accessoire), les jours de pluie et en hiver. Pour les aspects pratiques, il faut bien reconnaître au TMax, parfaitement apte au duo, de nombreuses qualités…
En plus d'une selle chauffante et d'un pare-brise au format véranda, réglable en hauteur électriquement (en finition Tech Max), le port USB du coffret avant, fermé, et le rangement sous la selle (déverrouillage électrique, ouverture assistée d'un vérin, coffre éclairé et revêtu d'une moquette) se relèvent ultra pratiques au quotidien.
On peut même, désormais, profiter d’un top-case “keyless” proposé en accessoire, que l’on déverrouille sans utiliser la clé. Cela permettra d’améliorer la capacité de charge, un seul casque pouvant trouver sa place sous la selle. En revanche, note pour les non-initiés : il s’agit bien d’un scooter, mais on ne se glisse pas sur la selle. Non, le TMax n'a jamais été comme ça ; il s’enjambe.
On s'installe comme sur une moto, sauf à jeter sa jambe vers l'avant. Mais il y a une raison à cela : l'architecture. Et c'est là l'atout initial du TMax, la raison pour laquelle il existe depuis près d'un quart de siècle ; alors que le moteur des scooters traditionnels prend place sur le bras oscillant, celui-ci est solidaire du cadre. Et cela confère au Yamaha un comportement routier impérial.
S'il se distingue d'une moto par l’absence de frein moteur (forcément, sans boîte de vitesses…) et de sensations mécaniques, il montre un équilibre irréprochable. Facile à balancer, naturel dans sa conduite, parfaitement stable, bon freineur, il coche de nombreuses cases, permettant même, pour les amateurs, d'envisager des virées… juste pour le plaisir de rouler.
Cela se fait en plus avec une garde au sol suffisante pour ne gratter le bitume (avec la patte de la béquille centrale) qu’à rythme engagé, avec une suspension bien calibrée, pas trop ferme, et une consommation mesurée : 5 l/100 km lors de notre essai de 180 km, en ville mais surtout en montagne, avec une cadence un brin soutenue.
En résumé, le TMax, toujours accessible avec le permis A2, change peu. Il s’améliore par-ci par-là et reste un cas particulier, un mélange des genres permettant de s’affranchir des contraintes urbaines sans renoncer complètement aux plaisirs du deux-roues.
Reste à composer avec un tarif très haut perché (13 499 €, 15 599 € en Tech Max) doublé d’un coût d’assurance décourageant et, en prime, avec le risque de se le faire chiper : en France, le TMax figure toujours parmi les deux-roues les plus volés… Encore une preuve que beaucoup de monde l’apprécie !
Changements mineurs pour cette “nouvelle” génération de TMax. On en attendait davantage sur cet incontournable maxi-scooter, qui reste toutefois un modèle très plaisant, réjouissant et richement équipé. Mais le prix est impensable !
En accessoires, le TMax peut évidemment profiter d’un échappement Akrapovic, facturé 2 099 € en option, mais aussi de repose-pieds façon moto (261 €) et d’un dosseret pour le passager (179 € + 80 € de coussin).
* donnée constructeur
Changements mineurs pour cette “nouvelle” génération de TMax. On en attendait davantage sur cet incontournable maxi-scooter, qui reste toutefois un modèle très plaisant, réjouissant et richement équipé. Mais le prix est impensable !